Article publié dans le journal L’Informateur Judiciaire spécial Immobilier d’Entreprise paru en Mars 2021.
L’aventure Solaris Gestion débute en décembre 2016, « dans 10 m2 de bureaux prêtés par Dynamips, avec deux chaises, deux tables et un copieur, des dossiers à même le sol, et 130 000 € de contrats engagés. J’avais mis toutes mes économies personnelles. Il faut toujours savoir d’où l’on vient », glisse avec un sourire Karl Bricheteau.Cet ancien marathonien a hissé en quatre ans sa société au top dix français des spécialistes de la gestion d’immobilier de bureaux.
En 2020, l’entreprise a par exemple remporté sur le territoire la gestion de la Tour Bretagne pour le groupe Giboire, l’immeuble Odyssea de 8 000 m2, Oxane et Welcom, 7 000 m2 chacun à Saint-Herblain, et en 2021, la Halle 6 Alstom sur l’Île de Nantes, livrable en avril.
Sur un secteur très concurrentiel, Solaris réalise 4 M€ de CA, compte 38 personnes et gère 1,3 million de mètres carrés de bureaux via ses 5 agences implantées à Saint-Herblain, Paris, Bordeaux, Nancy et Lille.
LES ATOUTS DE LA PROVINCE
Quel sont ses constats en ce début 2021 ? « Nous avons extrêmement peu d’impayés sur le patrimoine géré. C’est un premier indice sur l’activité tertiaire. Le télétravail est généralisé, et cela complique les choses en termes de rendez-vous, avec les fournisseurs et les entreprises qui interviennent sur les sites », observe-t-il.
En revanche, selon lui, il est encore un peu tôt pour prédire une rétractation de l’immobilier de Gestion immobilière : de nouvelles façons de travailler bureau : « Nous sommes dans un système de bail à trois, six ou neuf ans. Le Covid n’a qu’un an, certains sont engagés encore pour deux ans… Et je n’ai pas le sentiment que des locataires s’engagent désormais sur des surfaces plus petites. »
Karl Bricheteau ne voit que des avantages pour les entreprises à s’installer. Et de faire le distinguo avec la situation dans la capitale :
« Avec le coût du mètre carré qui est celui de Paris, la donne n’est pas la même. Un gros bureau d’études à Paris n’a actuellement que 30 à 40% de ses bureaux occupés. L’impact de la crise sanitaire provoque la fuite de certaines entreprises vers la province. Cela donne raison à certaines foncières qui avaient misé sur les mètres carrés. Il y a des coûts d’acquisition un peu moindres, mais on a moins de surprises qu’à Paris. Les surfaces d’immeubles sont plus petites et le risque est également réduit. Il n’y a pas de réduction de surface, mais ce qui peut changer, c’est la mise en place du travail en flex office comme nous le faisons chez nous, avec la possibilité de s’isoler dans l’une des six cellules prévues. Certaines entreprises vont revoir leur façon de travailler, prédit-il. Le flex office permet de rentabiliser la surface tertiaire. Quand on est une PME on peut l’envisager comme une solution pour gérer la charge du télétravail. On ne peut plus avoir un collaborateur présent seulement trois jours par semaine et que son bureau reste inutilisé quand il n’est pas là »